Les notions de base et les éléments du circuit de refroidissement
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Conseils pour vidanger un radiateur et nettoyer le circuit
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Démontage et nettoyage de la pompe à eau

Je vois déjà certains se laisser à penser que cette opération si simple ne mérite pas que l’on s’y attarde. Mais pour un néophyte de la mécanique dans mon genre, il peut s’agir d’une opération rebutante, voire compliquée. En effet, il n’est pas si facile de comprendre comment est constitué l’ensemble du circuit de refroidissement et qui n’a jamais démonté ce circuit, ne sait pas forcément comment sont disposées les différentes pièces ou ne sait pas lesquelles sont à changer. Il se peut aussi que l’on ne parvienne pas à remonter aussi vite et aussi facilement que l’on souhaiterait. En tous cas, c’est ce qui me freinait jusqu’à ce que je m’y mette sérieusement. Je retranscris donc ici mes observations pour ceux qui penseront y trouver une quelconque utilité.
Mon objectif était de vérifier une fuite au niveau de la pompe et d’en changer un joint.

Commençons par faire le tour de la documentation habituelle.
La notice d’entretien, assez sommaire, nous indique simplement qu’il est nécessaire de graisser la pompe à eau avec de l’huile moteur tous les 1000 km. Il est précisé de bannir l’huile de vaseline qui est trop fluide. Seul le schéma du plan de graissage indique l’emplacement du graisseur de la pompe à eau (voir photo 1). D’autres chapitres expliquent brièvement comment fonctionne le circuit de refroidissement, quel liquide utiliser et donne quelques avertissements quant à la tension de la courroie du ventilateur. Mais aucun schéma ne montre le montage de la pompe à eau.

photo 1

Il faut se plonger dans la revue technique automobile de la 203 pour trouver de précieuses indications.
- On peut lire dans les caractéristiques des véhicules que le refroidissement se fait par eau, avec un radiateur et un ventilateur à 3 pâles, puis une pompe à eau fixée à l’avant de la culasse. Elle est entraînée par une courroie de section trapezoïdale en même temps que le ventilateur. Une capsule thermostatique (calorstat) est interposée entre la sortie d’eau de la culasse et l’entrée supérieure du radiateur (NDR : elle se situe généralement à la base de la durite supérieure de refroidissement, du côté du moteur et elle est souvent maintenue en place par un collier de serrage). La contenance totale du circuit est de 9,5 litres (d’autres volumes apparaîtront par la suite en fonction des modèles de 203).

- On apprend également à la rubrique “refroidissement” que la pompe comporte un joint d’étanchéité AD sans presse-étoupe et que cette pompe est accolée directement à la culasse (voir schéma 1). Viennent ensuite des instructions pour effectuer le démontage de la pompe :

schéma 1

indications

Voici un autre schéma de meilleure qualité avec les opérations de dépose/repose
(cliquez pour afficher une grande image - Merci à "Gégé" !)

• C’est ailleurs, dans un numéro du magazine “Service, toute la technique - réparation automobile”, un numéro 9 du 25 septembre 1951, spécial salon automobile contenant un dossier complet sur la 203 et la Renault Colorale, qu’il faut aller chercher d’autres infos complémentaires.
- Avant le véhicule n°1.166.682, il existait un robinet pour la vidange du bloc-cylindres. A partir de ce chassis, le robinet a été supprimé et remplacé par une tuyauterie qui rejoint le radiateur (donc plus de vidange du bloc-cylindres mais vidange totale du moteur par le radiateur). Or cette tuyauterie de faible section s’obstruait facilement par des impuretés ou par le gel en hiver. Pour ces véhicules, il est indispensable d’utiliser un liquide antigel. A partir du chassis n°1.261.777, une tige guidée par une encoche située à l’arrière de la tôle anti-vapolock (à l’arrière du carburateur) permet de vidanger à nouveau le bloc-cylindres et, bien entendu, une bonne partie du circuit. Il faut cependant s’assurer du bon écoulement du liquide à ce niveau (A sur le schéma 2).

schéma 2

- A partir du véhicule n° 1.728.161 (modèle 1955-1956 pour les types 203 C, 203 CL, 203 C5 et 203 C8), le radiateur et la tubulure d’entrée d’eau au radiateur ont été modifiés. Le nouveau radiateur (n°76.708) est un peu plus étroit. La buse d’entrée d’eau, le bouchon de remplissage et le tuyau de trop plein ont une position inversée par rapport aux voitures précédentes. Le nouveau radiateur possède une buse pour l’appel d’air du ventilateur et la capacité en eau passe de 9,5 l à 9 litres.

Fort de toutes ces informations, je décide donc d’acheter des durites de refroidissement neuves (12 euros l’une environ) et un joint de pompe à eau en papier prédécoupé (2 à 3 euros). Et je me suis mis au travail...

C’est parti !
• Il faut commencer par vidanger complètement le circuit de refroidissement en utilisant le robinet situé au bas du radiateur et le clapet de vidange du bloc-cylindres cité plus haut (puisque ma 203 L en possède un). Penser à ouvrir le robinet du circuit de chauffage pour que ce circuit secondaire se vide en même temps.
Déposer ensuite les durites du côté de la culasse (et aussi du côté du radiateur pour un nettoyage complet et un changement des durites, ce qui était mon cas). Enfin, déposer le radiateur. Il est fixé, en haut, par une patte et un boulon et repose sur une barre transversale avec deux tiges filetées, rondelles de caoutchoucs et écrous accessibles par le dessous.
Nous voilà avec de l’espace pour travailler et profitons de la dépose du radiateur pour y verser un détartrant du type “lessive St-Marc”. Un bon nettoyage suivi d’un rinçage méticuleux ne lui fera pas de mal, sauf s’il est tout neuf ! (voir photo 2).
Mise à jour 08/2006 : lors d'un autre nettoyage, j'ai passé le radiateur au nettoyeur haute-pression (en station de lavage) autant à l'intérieur qu'à l'extérieur (en douceur quand même si vos faisceaux sont abimés) et il en est encore sorti pas mal de saletés.

photo 2

• Nous continuons avec le démontage du ventilateur, fixé par 4 boulons sur la poulie (en rouge, sur le schéma 4). On a maintenant un accès plus facile à la courroie. Pour retirer cette courroie, il faut déserrer l’écrou de fixation de la dynamo (schéma 3).

schéma 3

Cet écrou se situe sur une tige supportant le coupe-circuit électrique et où arrive le câble de batterie. L’axe de la dynamo est coiffé d’une poulie par laquelle passe notre fameuse courroie de ventilateur. L’objectif est de détendre la courroie en rapprochant la dynamo du bloc moteur. Pour cela, j’ai du taper délicatement au marteau sur l’écrou pour qu’il daigne bouger et commence à coulisser, libérant ainsi la courroie. Je vous suggère de faire un repère correspondant à l’emplacement de l’écrou sur cette tige. Il servira pour retendre la courroie. Une fois retirée, profitons-en pour vérifier le bon état de la courroie et évitons d’y déposer de la graisse par inadvertance. Une courroie abimée, desserrée ou qui patine n’entraîne pas suffisament le ventilateur et l’axe de la pompe à eau, ce qui a pour effet un appel d’air moins important au travers du radiateur, une circulation moins rapide du liquide et donc un refroidissement moins important. Vous pouvez cliquer ICI pour voir une photo d'une courroie Kleber-Colombes neuve dans son emballage d'origine et ICI pour les références, dimensions et affectations. Une courroie neuve coûte environ 15 euros et se trouve facilement chez les revendeurs spécialisés, le mieux étant d'en dégoter sur une bourse...